En vue du succès de l’IATF-2025 : L’Algérie met les bouchées doubles

En vue du succès de l’IATF-2025 : L’Algérie met les bouchées doubles

Réunis autour du ministre, les présidents des différentes sous-commissions en charge de l’organisation ont passé en revue l’état d’avancement des travaux liés à la gestion des espaces d’exposition, à la logistique, aux formalités administratives, au protocole, au financement, aux questions douanières, au transport, à l’hébergement, au tourisme ainsi qu’à la communication et à la promotion de l’événement. Le ministre a salué «l’avancement significatif» enregistré dans l’organisation de la manifestation, soulignant que les préparatifs progressaient à «un rythme soutenu et constant». Toutefois, il a appelé à une vigilance accrue sur les derniers détails logistiques et financiers. Il a notamment insisté sur le règlement des affectations budgétaires restantes exprimées par les départements ministériels concernés, en vue de garantir une pleine disponibilité des moyens avant l’ouverture officielle de la foire. M. Zitouni a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de maintenir une coordination étroite avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), organisatrice principale de la IATF à travers le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, point focal officiel de l’événement. L’objectif affiché est de traiter sans délai les points en suspens et de finaliser tous les aspects organisationnels dans les délais impartis. Prévue au Palais des expositions des Pins maritimes, cette édition de l’IATF revêt une dimension stratégique pour l’Algérie, qui entend se positionner comme une plateforme commerciale majeure entre le Nord et le Sud du continent. Elle constituera également une vitrine pour l’offre exportable nationale dans des secteurs aussi divers que l’agroalimentaire, la pharmacie, les services numériques ou encore les industries manufacturières. Au-delà de sa portée économique, l’événement s’inscrit dans la dynamique de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), dont l’Algérie est un acteur actif. La réussite de l’IATF 2025 contribuera à renforcer l’intégration régionale et à promouvoir les échanges Sud-Sud, dans une logique de souveraineté économique africaine partagée. À moins de deux mois de l’ouverture, l’heure est donc à l’accélération et à la synergie institutionnelle pour faire de cette grande rencontre commerciale africaine un succès logistique, diplomatique et économique à la hauteur des ambitions algériennes et continentales.

L’intégration effective à la dynamique commerciale africaine nécessite toutefois plusieurs prérequis

L’IATF 2025 constitue une «opportunité décisive pour l’Algérie de consolider sa place dans l’espace économique africain et de projeter une image renouvelée de sa capacité productive». C’est ce que souligne Lynda Bendjiane, experte en économie et en commerce international, dans un entretien accordé à El Moudjahid. Pour elle, cette foire continentale dépasse le cadre d’un salon commercial : elle «marque un moment stratégique dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et offre à l’Algérie une vitrine unique pour valoriser son offre exportable». L’événement permettra, selon elle, de «promouvoir les filières nationales à haute valeur ajoutée telles que l’agroalimentaire transformé, la pharmacie, les matériaux de construction ou encore les TIC et l’énergie». L’engagement politique autour de l’événement, matérialisé par la mise en place d’un comité intersectoriel et la mobilisation des ministères concernés, témoigne de la volonté algérienne de faire de l’IATF une réussite structurelle, au service de l’intégration régionale, a-t-elle analysé. Au-delà de la visibilité, l’objectif est de transformer l’IATF en levier de diversification économique durable et de repositionnement stratégique. Sur ce point, Lynda Bendjiane estime que l’Algérie peut «tirer profit de sa position géographique, de son potentiel industriel sous-exploité et d’un tissu de PME en quête d’ouverture sur de nouveaux marchés». D’après cette experte, «l’intégration effective à la dynamique commerciale africaine nécessite toutefois plusieurs prérequis : formation des entreprises à l’export, accès au financement via des partenaires comme Afreximbank, et structuration de pôles industriels adaptés aux besoins continentaux». Ainsi, elle appelle à dépasser les freins structurels à l’intégration économique, tels que les barrières logistiques et douanières, et à inscrire l’action économique dans une perspective de coopération Sud-Sud concrète. À ses yeux, l’IATF peut être «le point de départ d’une nouvelle génération d’initiatives industrielles, commerciales et diplomatiques africaines portées par l’Algérie dans une logique d’influence constructive et de souveraineté partagée».

L’IATF-2025 constitue un «tournant stratégique dans la projection économique de l’Al gérie sur le continent africain»

Pour sa part, l’économiste, le Pr Brahim Guendouzi, a indiqué à ce propos, que l’IATF 2025 constitue un «tournant stratégique dans la projection économique de l’Algérie sur le Continent africain». Selon lui, cette manifestation commerciale continentale représente bien plus qu’un simple rendez-vous d’affaires : elle incarne une nouvelle étape dans l’affirmation de l’Algérie en tant que puissance régionale capable de structurer des partenariats durables et équilibrés au sein de la Zlecaf. Il estime que l’organisation de cette foire à Alger est une «occasion inédite de démontrer la capacité du pays à conjuguer ambitions économiques, savoir-faire logistique et diplomatie proactive». Dans ce contexte, l’Algérie se mobilise pleinement pour réussir cet événement en mettant à contribution l’ensemble de ses ressources humaines, matérielles et organisationnelles. Le Pr Guendouzi souligne que les entreprises nationales, portées par une nouvelle dynamique d’internationalisation, sont aujourd’hui mieux préparées à relever le défi de l’exportation vers les marchés africains. «La réussite de l’IATF 2025 ne réside pas seulement dans la qualité de l’organisation, mais dans notre aptitude à transformer cet élan en stratégie de présence durable sur le continent», a-t-il affirmé. Pour lui, il s’agit d’un moment décisif pour inscrire l’économie algérienne dans une logique d’intégration Sud-Sud, tout en valorisant les filières nationales à fort potentiel à travers des initiatives concrètes de coopération, d’investissement et d’échanges. Enfin, le Pr Brahim Guendouzi a indiqué que l’accès aux marchés africains constitue aujourd’hui une priorité stratégique pour permettre aux produits «Made in Algeria» de s’imposer dans les meilleures conditions de compétitivité. Selon lui, la réussite de cette insertion ne repose pas uniquement sur la capacité de production ou la qualité intrinsèque des biens algériens, mais surtout sur la mise en place d’un environnement d’accompagnement adapté aux exigences de l’export. «Les obstacles à l’exportation sont nombreux, allant de la logistique au financement en passant par la réglementation douanière. C’est pourquoi un soutien structuré, technique et institutionnel est indispensable», a-t-il conclu.

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