Quelque 140 millions de volailles sont mortes ou ont été abattues aux États-Unis depuis 2022 du fait de la grippe aviaire. Cette épizootie est la raison principale de la hausse du prix des œufs, qui atteint 53 % sur un an. Elle conduit aussi à la multiplication par six des importations en provenance de Turquie.
L’œuf ou la poule ? Aux États-Unis, la question se fait économique depuis que la grippe aviaire a décimé les élevages et que la pénurie d’œufs est en passe de relancer l’inflation. Depuis 2022, l’épidémie a causé la mort de “plus de 140 millions de volailles aux États-Unis, dont 17 millions rien qu’en novembre et décembre derniers”, rappelle CNN.
“Moins de poules égale moins d’œufs – et des prix qui grimpent.” Cette pénurie se révèle une aubaine pour la Turquie, qui “prévoit d’exporter 420 millions d’œufs aux États-Unis cette année”, un record, poursuit le média américain. “La grippe aviaire est la principale raison de l’augmentation de notre capacité d’exportation”, admet Ibrahim Afyon, le président de l’Union des producteurs d’œufs de Turquie.
En janvier, selon le bureau des statistiques américain, le prix moyen d’une boîte de 12 œufs était de 4,95 dollars (4,72 euros), en hausse de “15,2 % en janvier et de 53 % sur un an, selon l’indice des prix à la consommation”. La chaîne Waffle House a même décidé de faire payer un supplément de 50 cents par œuf (48 centimes d’euros). “Il faudra des mois pour remplacer les élevages, et le ministère de l’Agriculture prévoit une hausse supplémentaire de 20 % du prix des œufs cette année.”
90 milliards d’œufs par an
Les producteurs américains “cherchent donc à s’approvisionner au-delà des frontières”, la Turquie étant, selon la fédération des grandes entreprises agricoles américaines, l’American Farm Bureau Federation, “le seul pays d’où les États-Unis importent des œufs”.
Même si les importations venues de Turquie sont “six fois plus importantes” cette année, pour un montant estimé à “37 millions de dollars”, elles “ne suffiront pas à combler la pénurie aux États-Unis”. Car le pays produit en moyenne “plus de 7,5 milliards de douzaines d’œufs par an”.
“Il est temps de vacciner”, affirme à CNN un éleveur qui a dû “abattre les 99 000 canards de sa ferme de Long Island”. Mais la vaccination pose un autre problème du type “l’œuf ou la poule” : les producteurs d’œufs sont “pour la vaccination”, alors que les éleveurs “redoutent” qu’elle ne pousse les acheteurs à bouder les volailles provenant des États-Unis, le premier producteur et le deuxième exportateur au monde.
La Maison-Blanche “dit travailler à un plan de lutte contre la grippe aviaire”. Cependant, le contrôle de l’épidémie demande du personnel et des moyens… “le contraire de ce que fait le gouvernement Trump”.
Courrier international