Alors que les négociations sur le relèvement du plafond de la dette n’ont pas encore abouti entre le président américain, Joe Biden, et le chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, cet employé du Trésor américain se retrouve en première ligne à l’approche du défaut de paiement, le 1ᵉʳ juin.
Une chose est sûre, Dave Lebryk est bel et bien en train de vivre son quart d’heure de célébrité. Pour preuve, The Washington Post lui consacre un long portrait. Il décrit le rôle de cet employé de longue date du ministère des Finances américain qui travaille en étroite collaboration avec la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, à l’approche de la date butoir du 1er juin au-delà de laquelle, sans un accord sur le relèvement du plafond de la dette, les États-Unis ne pourraient plus rembourser leurs emprunts.
Si le quotidien de la capitale fédérale américaine s’intéresse de près à cet employé qui a entamé sa carrière au Trésor américain en 1989, c’est que c’est lui qui tient en quelque sorte les cordons de la dette américaine.
Il est en effet chargé, en tant que sous-secrétaire au budget, le plus haut poste de fonctionnaire du ministère des Finances, de fournir à la secrétaire au Trésor les estimations financières qui sont ensuite transmises au Congrès américain “pour annoncer telle ou telle date butoir à laquelle le pays aura épuisé ses fonds”, explique le Washington Post.
Prévenir une crise financière mondiale
Dave Lebryk joue donc “un rôle crucial dans la coordination et l’évaluation des montants que le Trésor doit emprunter pour financer les pouvoirs publics. Son équipe rédige et gère en outre les ‘mesures extraordinaires’ que le Trésor met en œuvre depuis le mois de janvier pour retarder autant que possible un défaut de paiement”, note le journal.
Comme le résume un ancien membre du gouvernement Biden, Mark Mazur, dans les colonnes du quotidien de la capitale fédérale américaine, “c’est lui qui tient les livres de compte du pays, c’est un peu comme s’il était son directeur financier”.
Le Congrès définit le montant maximum légal des emprunts que peut contracter l’exécutif, soit 31 400 milliards de dollars (29 100 milliards d’euros) actuellement. Étant donné que les dépenses du pays surpassent régulièrement ses recettes, le plafond de la dette doit être relevé afin d’éviter aux États-Unis un défaut de paiement qui, “selon de nombreux économistes, provoquerait une crise financière mondiale”, avertit le Washington Post.
Si la négociation échoue et que le Congrès ne relève pas ce plafond à temps, “Dave Lebryk sera partie prenante des décisions relatives à l’organisation des échéances que l’État peut encore honorer. Le ministère des Finances serait alors dans une situation inédite, celle de déterminer quels paiements verser. Il devrait choisir, par exemple, entre les allocations vieillesse des seniors et les chèques alimentaires des familles modestes.”
“Ce jour-là, il se retrouvera plongé en terra incognita”, conclut Mark Mazur – tout comme les États-Unis.